- PÉAN
- PÉANPÉANChant choral grec, généralement accompagné de lyre ou de flûte, caractérisé par le retour du cri Iô paian en refrain. Il est dédié par excellence à Apollon, le dieu guérisseur, dont péan est aussi l’épithète (cf. Péan, le nom du médecin d’entre les dieux, dans l’Iliade ). Un péan demande la délivrance d’un mal: ainsi les Achéens apaisaient, tout le jour «chantant le beau péan», le dieu qui les avait punis en leur envoyant la peste (Iliade , I, 473); ou encore il remercie le dieu guérisseur, qui peut être aussi bien Artémis ou Asklépios. La santé dans la lutte étant le succès, le péan est aussi la prière d’avant le combat (Thucydide) et le chant de triomphe après la victoire (Iliade , XXII, 391). Plus généralement, le péan finit par accompagner comme chant solennel et joyeux toute festivité, commençant ou s’achevant.Pour autant que les rares exemples parvenus jusqu’à nous permettent d’en juger (péans en l’honneur d’Asklépios, péan d’Aristonoüs de Corinthe, quelques fragments des neuf péans de Pindare), le péan, même si sa structure métrique varie (hexamètre, anapeste, iambe, ionique mineur...), possède une certaine régularité de composition (invocation aux dieux, récits mythiques, prière terminale): c’est même le chant de la règle heureuse et de l’heureuse remise en règle, et cette force sobre s’oppose à la violence passionnée du dithyrambe, comme Apollon à Dionysos.Péan(Jules émile) (1830 - 1898) chirurgien français. Il mit notam. au point l'ablation des ovaires.⇒PÉAN, PAEAN, subst. masc.A. —ANTIQ. GR. Hymne d'allégresse et de reconnaissance en l'honneur d'Apollon. Dans les banquets des clubs (...) on chantait le paean en l'honneur d'Apollon (TAINE, Philos. art., t.2, 1865, p.173).— P. ext. Chant collectif entonné pour honorer certaines divinités ou certains héros. La prière est dite à haute voix par le prêtre de Neptune (...); la foule, bordant la mer, unit ses invocations à celle du pilote; le péan est chanté, tandis que la voile se déploie aux rayons et au souffle de l'aurore (CHATEAUBR., Mém., t.2, 1848, p.290).B. —P. anal. Hymne de louange, chant d'espoir ou de victoire. Plus on relit l'Épître à François et plus on y trouve à admirer. C'est un des grands paeans de la Renaissance française (LARBAUD, Vice impuni, 1941, p.44).— Chanter, entonner (le) péan. Chanter, crier victoire. Les travailleurs anglais n'étaient pas les derniers à applaudir le triomphe de l'Empire au Jubilé de diamant de la reine Victoria, ni les travailleurs allemands à célébrer la naissance du Reich après 1870, ni les travailleurs américains à entonner le péan dans l'expansion qui précéda les redoutables années 30 (PERROUX, Écon. XXes., 1964, p.340).Prononc. et Orth.:[
]. Ac. 1935: péan, paean. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971: plur. des péans. Étymol. et Hist. 1673 antiq. gr. Poean «hymne en l'honneur d'Apollon ou d'un autre dieu» (F. BLONDEL, Comparaison de Pindare et d'Horace, Paris, pp.149 et 152); 1752 paean (Trév. Suppl.); av. 1747 (BURETTE, Recherches sur les peans ds Mém. de l'Acad. des belles Lettres, t.X, pp.301-302 ds Encyclop. t.12). Empr. au lat. class. Paean «Pean, l'un des noms d'Apollon» et «l'hymne en l'honneur de ce dieu ou d'un autre dieu», lui-même empr. au gr.
de même sens. Fréq. abs. littér.:15. Bbg. ARVEILLER (R.). Contribution à l'ét. du lex. fr. Mél. Gamillscheg (E.). 1968, p.31.
péan ou pæan [peɑ̃] n. m.ÉTYM. 1765; Encyclopédie; lat. pæan, grec paian.❖♦ Didact. Hymne, chant en l'honneur d'Apollon.0 Les Romains commencent le chant de Probus (…) Les Grecs répètent en chœur le Pæan, et les Gaulois l'hymne des Druides.Chateaubriand, les Martyrs, t. I, p. 236.♦ Par ext. Poème inspiré du péan grec.
Encyclopédie Universelle. 2012.